Une journée stressante. Un conflit. Une solitude passagère.
Et soudain, ce besoin : aller acheter quelque chose.
Pas forcément utile. Pas forcément prévu. Mais immédiatement rassurant.
Le shopping émotionnel est une réaction automatique à une tension intérieure, un mécanisme qui permet d’évacuer, de se réconforter… mais aussi, souvent, de se piéger.
Car si l’achat apporte un soulagement instantané, la culpabilité suit souvent de près.
Quand l’achat devient une réponse émotionnelle
Le shopping émotionnel n’a pas pour but :
- D’obtenir un objet précis
- De répondre à un besoin matériel
- De satisfaire un projet réfléchi
Il vise à modifier un état intérieur désagréable, comme :
- L’anxiété
- La colère
- L’ennui
- La solitude
- La fatigue
- Le manque de reconnaissance
L’achat devient alors une forme d’auto-apaisement, un geste pour se sentir exister, reprendre le contrôle ou simplement se faire du bien… sur le moment.
La boucle émotionnelle typique
- Malaise intérieur (inconfort émotionnel)
- Idée automatique : “Je vais acheter quelque chose”
- Recherche ou navigation en ligne (anticipation agréable)
- Achat → montée de dopamine
- Soulagement… puis retour du réel
- Sentiment de culpabilité, de vide ou de regret
Et parfois : un nouveau malaise → un nouveau geste d’achat
C’est ainsi que se crée la spirale.
Les déclencheurs les plus fréquents
- Journées longues, tendues, sans reconnaissance
- Dispute avec un proche
- Moments de vide ou d’ennui
- Périodes de surcharge mentale
- Dévalorisation (“Je ne vaux rien, mais je mérite ça”)
- Récompense symbolique (“J’ai été fort·e, je mérite un cadeau”)
Pourquoi la culpabilité survient ensuite ?
Parce que :
- L’achat n’a pas comblé le besoin réel
- Il a été fait sans réflexion
- Il s’accompagne souvent de dépenses non prévues
- Il renforce la dépendance à l’achat comme seule issue
Le plaisir est immédiat. La culpabilité, elle, est différée… mais tenace.
Quelques signes que le shopping est devenu émotionnel
- Vous avez souvent du mal à vous souvenir de pourquoi vous avez acheté un objet
- Vous ressentez de la gêne ou du secret autour de vos achats
- Vous “craquez” surtout quand vous vous sentez mal
- Vous avez des objets jamais utilisés ou oubliés
- Vous avez besoin d’un achat “coup de cœur” pour remonter le moral
Sortir du réflexe : des pistes concrètes
1. Identifier ses déclencheurs personnels
→ Tenir un carnet des émotions qui précèdent chaque envie d’achat
2. Instaurer un “délai de désir”
→ Se promettre d’attendre 48h avant tout achat impulsif
3. Remplacer l’achat par un autre geste apaisant
→ Marche, respiration, musique, appel à un proche, douche chaude…
4. Se poser 3 questions avant d’acheter
- “En ai-je réellement besoin ?”
- “Est-ce que cela m’apaisera durablement ?”
- “Qu’est-ce que j’essaie de réparer avec cet objet ?”
5. Travailler l’estime de soi et la régulation émotionnelle
→ Avec un·e thérapeute ou à travers des outils d’auto-observation
En conclusion
Le shopping émotionnel n’est ni futile, ni stupide. Il est humain. Il montre que quelque chose, en nous, cherche à aller mieux.
Mais à force de consommer pour combler… on finit par creuser un peu plus le vide.
Reprendre le contrôle, ce n’est pas se priver. C’est apprendre à s’apaiser autrement, à se consoler autrement. Et, au fond, à se rencontrer vraiment.
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