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On parle souvent du sexe comme d’un plaisir, d’un besoin, d’un désir partagé.
Mais on parle rarement de ces moments où la sexualité devient une tentative silencieuse de remplir un vide, de se reconnecter à soi ou à quelqu’un, juste pour ne plus se sentir seul·e.

Beaucoup de personnes vivent une sexualité qui n’est pas motivée par l’excitation, mais par une douleur sourde, un manque, une absence d’ancrage émotionnel.
Une sexualité qui cherche à dire “je suis là”… mais qui, trop souvent, laisse encore plus seul·e après.


Quand le corps parle à la place du cœur

Dans le vide émotionnel, la sexualité devient :

  • Une tentative de ressentir quelque chose
  • Un moyen d’éviter le silence ou la solitude
  • Une recherche de contact, même fugace, même imparfait
  • Une action qui remplit le temps, l’espace, le corps… mais pas l’intérieur

Il ne s’agit pas d’envie, ni de plaisir. Il s’agit de survie affective.


Les signes d’une sexualité liée au vide intérieur

  • Ressentir un besoin sexuel soudain après un moment de solitude ou d’angoisse
  • Vivre des relations sans attachement mais avec l’espoir d’être vu·e, reconnu·e
  • Ressentir un soulagement très temporaire, suivi d’un vide plus grand
  • Avoir du mal à être seul·e sans combler par le fantasme ou la recherche de contact sexuel
  • Se sentir “éteint·e” juste après l’acte, même s’il s’est bien passé
  • Avoir l’impression que la sexualité est la seule manière d’être touché·e, au propre comme au figuré

Pourquoi ce mécanisme s’installe ?

Parce que :

  • L’intimité émotionnelle est absente ou insécurisante
  • On a appris à être désiré·e plutôt qu’aimé·e
  • Le corps devient le seul espace de reconnaissance
  • Les émotions sont confuses, enfouies, jugées
  • On pense que le contact sexuel guérira le manque de lien… mais il ne fait que le rappeler

Les dangers de cette spirale

  • Confondre attention sexuelle et amour réel
  • Multiplier les expériences sans construction intérieure
  • Se couper de son ressenti véritable, en étant dans le faire, pas dans l’être
  • Renforcer un sentiment de vide, voire de dévalorisation
  • Créer une dépendance au contact, même vide de sens

La sexualité devient alors une scène répétée où l’on rejoue l’absence de lien… tout en le cherchant désespérément.


Comment sortir de ce mécanisme ?

1. Reconnaitre le vide sans chercher à le combler immédiatement
→ Ce vide ne signifie pas un manque d’amour… mais un appel d’amour.

2. Apprendre à rester seul·e sans fuir
→ Marcher, écrire, méditer, s’écouter, respirer…
→ Se créer une présence intérieure.

3. Identifier les émotions non exprimées
→ Qu’est-ce qui se cache derrière cette envie de contact ? Tristesse ? Manque ? Fatigue ? Besoin d’être vu·e ?

4. Créer du lien hors sexualité
→ Conversations sincères, présence partagée, regards, gestes simples
→ Oser exister autrement qu’à travers le désir sexuel.

5. Explorer sa propre intimité dans la lenteur
→ Se toucher avec tendresse, se respecter, choisir
→ Faire l’amour pour se connecter… pas pour s’oublier

6. Se faire accompagner si besoin
→ Thérapie individuelle ou relationnelle
→ Espaces de parole pour réparer ce que le corps seul ne peut contenir


En conclusion

Utiliser le sexe pour combler un vide émotionnel, c’est profondément humain.
Mais plus on cherche à remplir sans écouter… plus le vide se creuse.

Le contact véritable commence là où l’on ose être vulnérable, non pas parfait, ni excitant, mais simplement présent.

Et parfois, c’est le silence partagé, une parole vraie, un regard qui dure…
qui répare bien plus qu’un acte sexuel.

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