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“Ce lundi, je recommence un régime.”
“Pas de sucre pendant un mois.”
“Cette fois, je tiens jusqu’au bout.”

Ces phrases, beaucoup les ont répétées — avec espoir, détermination, parfois honte.
Mais derrière cette volonté de “se reprendre en main” se cache souvent un mécanisme qui échoue à long terme.
Pire : les régimes peuvent renforcer les compulsions alimentaires qu’ils prétendent résoudre.

Pourquoi ce paradoxe ?
Pourquoi plus on essaie de contrôler son alimentation, plus on finit par craquer ?


Ce que fait un régime au cerveau et au corps

Un régime implique une restriction volontaire : calories, aliments interdits, règles à suivre.
Mais le corps, lui, perçoit cette restriction comme une menace.

Résultats :

  • Activation de mécanismes de survie → le métabolisme ralentit, la faim augmente
  • Hyper-focalisation mentale sur la nourriture → pensées intrusives, obsession des interdits
  • Réduction de la satisfaction alimentaire → le plaisir diminue, la frustration monte

Et quand la pression devient trop forte, le corps “lâche”.
La compulsion devient une réponse naturelle… à une contrainte perçue comme intenable.


Les signes d’un cycle restriction-compulsion

  • Alternance de périodes très contrôlées et de pertes de contrôle
  • Culpabilité après chaque “craquage”
  • Reprise immédiate d’un nouveau régime, plus strict
  • Pensées alimentaires constantes
  • Perte progressive de la capacité à écouter sa faim ou sa satiété

Ce n’est plus une alimentation. C’est un combat.
Et la nourriture devient l’adversaire… plutôt que l’alliée.


Pourquoi les régimes échouent presque toujours à long terme

  • Le corps cherche l’équilibre → toute privation excessive est compensée à un moment
  • Le cerveau se lasse des interdictions → il finit par les contourner
  • L’identité se construit autour de la lutte → difficile de sortir du rôle de “personne au régime”
  • Le plaisir est évacué → la frustration finit par exploser
  • La réussite est définie par des chiffres → tout écart est vécu comme un échec personnel

Et plus on échoue… plus on pense devoir recommencer.


Ce que les régimes ne prennent jamais en compte

  • L’origine émotionnelle de l’alimentation → anxiété, ennui, solitude, besoin de réconfort
  • Les mécanismes psychiques de compensation
  • La relation au corps → souvent fondée sur la haine, la peur, ou le rejet
  • L’histoire personnelle avec la nourriture → enfance, culture, habitudes, croyances

Sans cette dimension psychologique, aucun “plan alimentaire” ne peut fonctionner durablement.


Comment sortir de ce cercle vicieux ?

1. Renoncer à la mentalité de régime

→ Pas de règles rigides, pas d’interdits
→ Juste un retour à l’écoute de soi

2. Revenir à une alimentation intuitive

→ Observer la faim, la satiété, les envies
→ Manger lentement, consciemment, sans se juger

3. Travailler sur la régulation émotionnelle

→ Trouver d’autres moyens de faire face au stress ou à l’inconfort
→ Identifier les moments de compulsion et ce qu’ils veulent dire

4. Se reconnecter au corps sans le surveiller

→ Mouvement doux, soin de soi, respect des sensations
→ Sortir du rapport performance/contrôle

5. Se faire accompagner si nécessaire

→ Thérapeute spécialisé·e en troubles alimentaires
→ Approche bienveillante, non directive, centrée sur l’estime de soi


En conclusion

Les régimes promettent le contrôle.
Mais ils alimentent le désordre.
Parce qu’ils ne répondent jamais à la vraie question :
“Qu’est-ce que je cherche à réparer à travers ce contrôle alimentaire ?”

Sortir des régimes, ce n’est pas “lâcher prise”.
C’est reprendre contact avec soi, avec ses besoins, avec son humanité.

Et faire enfin la paix.
Avec la nourriture. Avec son corps.
Et surtout… avec soi-même.

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