La main est tendue. Le regard est sincère. L’autre propose un espace, une parole, un geste. Mais quelque chose en soi se fige. Faire confiance ? C’est trop. Trop risqué. Trop tôt. Trop douloureux.
Pour celles et ceux qui en souffrent, la confiance n’est pas naturelle — c’est une menace déguisée en proximité.
Quand croire en l’autre devient impossible
La phobie de la confiance se manifeste dans :
- Les relations amoureuses, amicales, professionnelles ou familiales
- Les moments de soutien, de vulnérabilité ou de projet commun
- Toute situation où il faut remettre une part de soi dans les mains de l’autre
Symptômes fréquents
- Doutes permanents sur les intentions de l’autre, même sans preuve
- Vérifications mentales, recherche d’incohérences
- Besoin de tout contrôler dans la relation
- Difficulté à déléguer, à s’ouvrir, à se reposer sur autrui
- Isolement relationnel : “je ne peux faire confiance à personne”
Ce que cette peur révèle
🧠 Une mémoire de trahison ou de rupture brutale
Quelqu’un en qui on croyait a déçu, menti, ou blessé profondément.
🫥 Une association entre lien et danger
L’intimité est vécue comme un piège potentiel, un lieu de perte.
💭 Un besoin de contrôle émotionnel pour survivre
Si je ne lâche rien, je ne souffrirai pas. Mais je ne vivrai pas non plus.
🔄 Une solitude paradoxale
On rejette l’autre… tout en espérant profondément qu’il ou elle soit digne de confiance.
Conséquences sur la vie affective
- Relations superficielles ou conflictuelles
- Sabotage inconscient des liens naissants
- Suspicion constante, même dans les contextes bienveillants
- Sentiment de ne jamais pouvoir “se reposer” sur quelqu’un
- Fatigue émotionnelle et méfiance généralisée
Accompagnements thérapeutiques efficaces
💬 Thérapies centrées sur l’attachement sécurisant
Travailler le lien thérapeutique comme base de réapprentissage de la confiance.
🧠 Travail sur les croyances et schémas de trahison
Déconstruire l’idée : “Tous finiront par me blesser.”
🧘 Techniques d’apaisement et de relâchement progressif
Apprendre à vivre l’ouverture comme une prise de risque mesurée.
🤝 Pratique de micro-confiances
Donner un peu. Recevoir. Vérifier. Et augmenter doucement la confiance.
Conseils pour réapprendre à faire confiance
- Identifier les personnes qui ont réellement été fiables dans le passé
- Oser confier de petits morceaux de soi, sans enjeu vital
- Accepter de ne pas avoir toutes les garanties avant d’ouvrir
- Ralentir, mais ne pas bloquer : laisser du temps au lien
- Rappeler à son corps que faire confiance, ce n’est pas se livrer sans défense — c’est choisir d’entrer en lien
Conclusion
La phobie de la confiance est une trace. Celle d’un cœur qui a trop cru, trop tôt, et qui a chuté. Depuis, il protège. Il observe. Il doute.
Mais derrière cette peur, il y a le désir immense d’un lien vrai, stable, doux.
Et parfois, la confiance ne revient pas d’un coup. Elle se reconstruit, lentement, preuve après preuve, présence après présence. Et elle rend au lien ce qu’il a de plus précieux : la sécurité d’être accueilli·e.
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