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Il parle, il vibre, il rit fort… puis s’excuse. Il s’emballe dans une idée, dans un mouvement… et se ravise. Il s’est déjà entendu dire : “Tu prends trop de place”, “Tu es intense”, “Tu devrais te calmer.”
Et petit à petit, il a appris à rentrer ses élans, contenir sa lumière, adoucir ses contours. Parce qu’exister pleinement, intensément, semble parfois trop — pour les autres, pour le monde, pour lui-même.


Quand être soi devient un acte risqué

Cette peur se manifeste par :

  • L’auto-censure dans les conversations, les émotions, les idées
  • Un refoulement progressif de sa spontanéité
  • Une tension constante entre désir d’exister et peur d’envahir
  • Un repli après chaque moment de présence forte : “J’en ai trop fait…”

Symptômes fréquents

  • Malaise à l’idée d’être remarqué·e, même positivement
  • Peur d’être jugé·e pour son enthousiasme, son originalité, son intensité
  • Alternance entre élans expressifs et phases de retrait
  • Difficulté à affirmer son style, son identité, son ton naturel
  • Impression d’être “hors-norme”, trop, déplacé·e

Ce que cette peur révèle

🧠 Une histoire de regard réducteur

Avoir grandi dans un environnement qui valorise la discrétion, la neutralité, la norme.

🫥 Une sensibilité mal accueillie

Être très émotif·ve, expressif·ve, créatif·ve… mais avoir appris que c’était “trop” pour les autres.

💭 Une intériorisation du message : “Si je suis pleinement moi, je dérange.”

🔄 Un conditionnement à la modération permanente

Ne pas rire trop fort. Ne pas pleurer trop longtemps. Ne pas briller trop vite.


Conséquences sur la vie psychique

  • Perte de spontanéité, inhibition expressive
  • Relations superficielles, faute d’oser la sincérité profonde
  • Sentiment de solitude existentielle : “Personne ne me voit vraiment”
  • Douleurs de “retenue intérieure” : tensions, migraines, somatisations
  • Rêves non réalisés, créativité bridée, élan de vie ralenti

Accompagnements thérapeutiques efficaces

💬 Thérapies d’expression libre et de revalorisation du soi

Travailler sur le droit d’exister intensément sans culpabilité.

🧠 Recadrage des croyances sociales intégrées

“Trop visible” ≠ “trop dérangeant”
“Trop sensible” = “pleinement vivant·e”

🧘 Approches corporelles de relâchement

Remettre en mouvement ce qui a été bridé : souffle, voix, gestes.

🎨 Espace de création expressive

Donner une forme concrète à sa singularité, à son intensité, à sa couleur intérieure.


Conseils pour réapprendre à exister pleinement

  • S’autoriser des instants de “pleine présence” sans excuses
  • Identifier les déclencheurs de l’auto-censure et les désamorcer
  • Entourer sa vie de personnes qui accueillent l’intensité, la nuance, l’enthousiasme
  • Se reconnecter à ses élans initiaux : “Qu’est-ce qui me faisait vibrer enfant ?”
  • Répéter : “Je ne suis pas trop. Je suis entier·e.”

Conclusion

La peur d’exister trop fort n’est pas une extravagance — c’est une réponse à un monde qui, trop souvent, réduit ce qu’il ne comprend pas.
Mais s’excuser d’être soi, c’est s’éteindre à petit feu.

Et si, au lieu de se tasser, de se modérer, de s’excuser… on apprenait à tenir sa place ? Pleinement. Intensément. Authentiquement. Parce qu’il n’y a rien de trop… dans ce qui est vrai.

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