Il est seul. Rien ne semble particulier à l’extérieur. Et pourtant, il lutte. Contre une pensée surgie trop vite, contre une envie qu’il ne comprend pas, contre une tension intérieure qu’il redoute.
Certaines personnes ne craignent ni le monde ni les autres. Elles ont peur d’elles-mêmes. De ce qui pourrait émerger d’incontrôlable, d’inacceptable, de dangereux.
Quand l’intérieur devient inquiétant
La peur de ses propres pulsions se manifeste dans :
- Un besoin de contrôle permanent sur les émotions, gestes, pensées
- Une méfiance envers soi-même, notamment dans les moments de fatigue ou de stress
- Une peur de faire du mal à quelqu’un, même sans intention
- Des pensées violentes, sexuelles ou absurdes qui déclenchent malaise ou panique
Symptômes fréquents
- Tension corporelle constante, surveillance mentale
- Ruminations sur des pensées “interdites” ou “incontrôlables”
- Peur d’être “anormal”, “dangereux”, ou “instable”
- Blocage affectif ou sexuel par peur de perdre le contrôle
- Évitement de situations qui pourraient “déclencher” quelque chose
Ce que cette peur révèle
🧠 Une confusion entre pensée et passage à l’acte
Une pensée ou un ressenti est vécu comme une menace réelle.
🫥 Une image intérieure très exigeante de soi
L’idéal : être calme, propre, rationnel — toute déviance perçue comme une faute.
💭 Un perfectionnisme moral extrême
Ce qui ne rentre pas dans le cadre “acceptable” est aussitôt rejeté, jugé, redouté.
🔄 Une lutte intérieure épuisante
Plus on tente de repousser une pensée, plus elle revient en force.
Conséquences sur la vie psychique
- Fatigue mentale intense due à l’auto-surveillance
- Sentiment de honte ou de culpabilité durable
- Détachement émotionnel ou fuite de l’intimité
- Isolement : “Je ne peux dire à personne ce que je ressens parfois”
- Parfois, glissement vers des troubles obsessionnels (TOC) ou des compulsions
Accompagnements thérapeutiques efficaces
💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
Apprendre à distinguer pensée intrusive, envie, pulsion, et réalité d’action.
🧠 Approche ACT et acceptation
Cesser de lutter contre ce qui monte — et rétablir un rapport tolérant à soi-même.
🧘 Pratiques de régulation corporelle
Identifier les tensions, les décharges possibles, les signaux d’alerte intérieurs.
🎨 Expression non-verbale
Créer pour désamorcer. Peindre, écrire, danser ce que l’on ne veut pas dire.
Conseils pour apprivoiser ses pulsions
- Se rappeler que ressentir n’est pas agir
- Nommer la peur : “J’ai peur de moi… mais je ne suis pas ce que je ressens”
- Se relier à des récits de personnes ayant vécu des pensées intrusives (communauté, littérature)
- Travailler à intégrer son humanité imparfaite, complexe, vivante
- Se dire : “Je n’ai pas besoin de me contrôler pour être digne.”
Conclusion
La peur de ses pulsions est l’expression d’un conflit intérieur profond entre ce que l’on ressent, ce que l’on croit devoir être, et ce que l’on redoute devenir. Ce n’est pas un signe de danger, mais un appel à la compréhension.
Et si le vrai courage était non pas de tout contrôler… mais d’apprendre à cohabiter avec son monde intérieur, sans s’en effrayer ? Parce que parfois, ce que l’on craint le plus en soi n’est pas un monstre — mais une émotion en attente d’être accueillie.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.