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Tout semble prêt : les notes sont en main, le sujet est maîtrisé, la salle est attentive. Et pourtant… le cœur s’emballe, les mains tremblent, la bouche devient sèche, les pensées s’emmêlent. Parler en public, pour certain·es, est une épreuve physique et mentale d’une intensité rare. La glossophobie, ou peur de parler devant un groupe, est l’une des phobies sociales les plus fréquentes, bien que peu verbalisée.


Quand le regard devient projecteur brûlant

Cette phobie ne concerne pas seulement les discours officiels ou les scènes impressionnantes. Elle peut se manifester :

  • Lors d’une présentation professionnelle
  • Dans une salle de classe ou un amphithéâtre
  • Lors d’une réunion d’équipe ou d’un entretien
  • Même dans des conversations de groupe où l’attention se porte sur soi

Elle repose moins sur le contenu du discours… que sur le fait d’être vu·e, scruté·e, évalué·e.


Symptômes fréquents

  • Accélération du rythme cardiaque, sueurs, tremblements
  • Gorge nouée, voix tremblante, bouche sèche
  • Blanc mental, confusion, perte du fil
  • Peur de s’humilier, de bafouiller, de rougir
  • Pensées envahissantes : “Je ne vais pas y arriver”, “Tout le monde va me juger”

Ce que cette peur révèle

🧠 Une hyperconscience de soi

Parler en public active une surveillance intérieure intense, qui empêche d’être spontané·e.

🫥 Une peur du rejet ou du ridicule

L’erreur, l’imperfection, deviennent des menaces de désamour, de disqualification sociale.

💭 Une mémoire émotionnelle parfois précoce

Une humiliation vécue à l’école, un mot moqueur, une prise de parole ratée… la scène se rejoue, inconsciemment.

🔄 Un paradoxe intérieur

On veut bien faire. On veut transmettre. Mais l’enjeu émotionnel prend le dessus sur le message.


Conséquences sur la vie quotidienne

  • Évitement des postes ou études impliquant des prises de parole
  • Blocages professionnels ou scolaires
  • Auto-dévalorisation : “Je ne suis pas à la hauteur”
  • Tensions physiques récurrentes avant une intervention
  • Sentiment d’injustice : “Je pourrais y arriver… si je n’avais pas cette panique”

Accompagnements thérapeutiques efficaces

💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Identifier les pensées automatiques anxiogènes, travailler l’exposition progressive à la prise de parole.

🧘 Travail de respiration et de présence corporelle

Ancrer la voix, ralentir le rythme intérieur, reconnecter le souffle au discours.

🎭 Pratiques de théâtre ou d’improvisation encadrées

Explorer le lien entre expression, jeu et légèreté, dans un cadre sécurisant.

🧠 Thérapie sur l’image de soi

Reconstruire une estime de soi qui ne repose pas uniquement sur la performance orale.


Conseils pour mieux vivre la prise de parole

  • Préparer le début avec soin : les premières secondes donnent confiance
  • Accepter l’imperfection : un mot oublié n’est pas une catastrophe
  • Visualiser un public bienveillant, et non menaçant
  • Pratiquer régulièrement de petits exercices d’oralité dans un cadre intime
  • Se rappeler que ce que vous avez à dire vaut la peine d’être entendu — même tremblant·e

Conclusion

La peur de parler en public, souvent minimisée ou banalisée, est une peur profonde d’être vu·e, jugé·e, exposé·e. Elle active le vertige de ne plus maîtriser son image, sa voix, son identité.

Mais elle peut être traversée. Non pas en devenant parfait·e ou flamboyant·e, mais en réconciliant le message et l’émotion, la fragilité et la voix. Car une parole tremblante peut toucher plus qu’un discours maîtrisé — si elle est sincère.

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