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Il y a des verres qu’on boit sans soif.
Des verres silencieux, pris seuls ou en pleine foule.
Des verres qui ne cherchent pas le goût… mais l’oubli.

L’alcool, bien qu’associé à la fête et au plaisir, est aussi — et parfois surtout — un anesthésiant émotionnel. Une réponse rapide à une douleur sourde, un chagrin enfoui, une anxiété latente. Un “calmant” improvisé, mais puissant. Cet article explore cette facette souvent taboue de la consommation d’alcool : quand l’on boit pour ne plus sentir.


Boire pour éteindre

L’alcool agit rapidement sur le système nerveux central. Il réduit l’activité cérébrale, diminue la vigilance, crée un flou sensoriel. Ce qui en fait, pour beaucoup, un moyen de mettre en sourdine :

  • La tristesse
  • La solitude
  • La colère
  • L’angoisse
  • Le vide intérieur

Ce n’est pas le goût qu’on recherche, mais le silence mental. L’oubli temporaire. Le soulagement chimique.


L’alcool comme rituel de survie

Pour certaines personnes, ce geste devient un automatisme dans les moments d’effondrement : après une rupture, une journée trop longue, un deuil, un conflit… On boit pour “tenir”, pour ne pas s’écrouler.

Cela peut devenir un rituel solitaire, discret, honteux parfois. Mais profondément humain. Car derrière ces verres se cache souvent une détresse non dite, non écoutée.


Les risques d’une solution à double tranchant

Si l’alcool soulage… il ne soigne pas. Il suspend. Il repousse. Il fige.
Avec le temps, les verres d’oubli :

  • Augmentent la tolérance (il en faut plus pour le même effet)
  • Renforcent la dépendance émotionnelle
  • Entraînent culpabilité et isolement
  • Aggravent les symptômes qu’ils cherchent à calmer (notamment la dépression et l’anxiété)

Le cerveau, sur le long terme, s’habitue à fuir au lieu de traiter.


Identifier ses “verres d’anesthésie”

Voici quelques indices qui peuvent alerter :

  • Vous buvez seul·e, sans plaisir, avec une sensation de vide
  • Vous buvez uniquement après une émotion difficile
  • Vous ressentez un soulagement immédiat… suivi d’un malaise
  • Vous cachez votre consommation à vos proches
  • Vous vous endormez systématiquement après avoir bu

Il ne s’agit pas de juger, mais d’observer avec honnêteté et douceur.


Que faire quand l’alcool devient un refuge émotionnel ?

1. Mettre des mots sur ce que vous fuyez
Tenez un carnet : écrivez ce que vous ressentez avant et après un verre. Cela aide à identifier les émotions évitées.

2. Explorer d’autres moyens d’apaisement
Respiration, écriture, marche nocturne, musique, appel à un proche… il existe d’autres portes vers le soulagement, plus lentes, mais plus durables.

3. Parler de ce que l’on vit
Un professionnel peut accueillir ce que l’alcool tente de faire taire. Une souffrance partagée est déjà moins lourde.

4. Transformer le verre en signal
Et si chaque envie d’alcool devenait un message à décoder ? Un besoin à explorer plutôt qu’à fuir ?


En conclusion

Il n’y a pas de honte à avoir utilisé l’alcool comme refuge. C’est un réflexe humain face à une douleur qu’on n’a pas su exprimer autrement. Mais à long terme, ce refuge devient une prison. Retrouver des émotions vraies, brutes, inconfortables parfois… c’est aussi retrouver sa vie intérieure. Non plus l’éteindre, mais la traverser. Et en sortir plus vivant·e.

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