Le trouble du spectre autistique (TSA) sans déficience intellectuelle, aussi appelé autisme de haut niveau ou syndrome d’Asperger, représente une forme d’autisme souvent mal comprise. Contrairement aux formes d’autisme avec retard intellectuel : Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle ont un QI dans la moyenne ou supérieur.
Elles développent généralement un langage fonctionnel.
Les difficultés apparaissent surtout dans les interactions sociales et la compréhension des codes sociaux.
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle peuvent masquer leurs difficultés sociales grâce à leur intelligence et à leur capacité d’adaptation, ce qui retarde souvent le diagnostic. Dans cet article, nous allons explorer les caractéristiques spécifiques de ce profil, les difficultés rencontrées au quotidien et les stratégies d’accompagnement.
1. Les caractéristiques du TSA sans déficience intellectuelle
1.1. Niveau intellectuel préservé ou élevé
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle ont un QI souvent supérieur à la moyenne.
Elles présentent une pensée logique, détaillée et analytique.
Elles peuvent exceller dans des domaines comme :
- Les mathématiques
- L’informatique
- La musique
- Les jeux stratégiques (exemple : échecs)
Exemple : Un enfant pourrait avoir une mémoire exceptionnelle et retenir les moindres détails d’un livre après une seule lecture.
1.2. Déficit dans la communication sociale
Difficulté à interpréter les signaux sociaux (exemple : expressions faciales, ton de voix).
Conversations unilatérales → La personne parle de ses centres d’intérêt sans tenir compte de l’interlocuteur.
Difficulté à comprendre le second degré, l’ironie ou les blagues.
Exemple : Une personne pourrait ne pas comprendre qu’une remarque sarcastique est une plaisanterie.
1.3. Intérêts restreints et passions spécifiques
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle développent des intérêts spécifiques très marqués.
Elles passent des heures à approfondir leurs connaissances sur un sujet précis.
La passion pour ce domaine peut devenir envahissante et limiter l’ouverture à d’autres activités.
Exemple : Une personne pourrait connaître par cœur toutes les dates historiques ou les spécifications techniques d’un modèle de voiture.
1.4. Hyper- ou hyposensibilité sensorielle
Hypersensibilité aux bruits, lumières, textures ou odeurs.
Hyposensibilité → Réduction de la perception sensorielle (exemple : insensibilité à la douleur).
Recherche de stimulations sensorielles → Frottement d’objets, balancements, tapotements.
Exemple : Une personne pourrait se boucher les oreilles en présence d’un bruit de fond intense, comme une alarme.
1.5. Besoin de routines et rigidité comportementale
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle ont besoin de routines stables.
Les changements imprévus peuvent provoquer une forte anxiété.
Elles suivent souvent un emploi du temps précis et rigide.
Exemple : Une personne pourrait s’énerver si le trajet pour aller à l’école est modifié.
2. Les difficultés spécifiques rencontrées dans le TSA sans déficience intellectuelle
2.1. Difficulté à nouer des relations sociales
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle ont du mal à initier et maintenir des amitiés.
Elles ont tendance à être perçues comme « étranges » ou « détachées ».
Le manque de compréhension des règles sociales complique les échanges interpersonnels.
Exemple : Un enfant pourrait être isolé à l’école parce qu’il parle uniquement de ses centres d’intérêt.
2.2. Anxiété sociale
L’incapacité à comprendre les codes sociaux engendre une forte anxiété.
La personne peut éviter les situations sociales par peur de l’incompréhension.
Les troubles anxieux sont fréquents dans le TSA sans déficience intellectuelle.
Exemple : Une personne pourrait refuser de participer à une fête par peur de ne pas savoir comment interagir.
2.3. Masquage et camouflage des symptômes
Les personnes avec TSA sans déficience intellectuelle sont conscientes de leurs difficultés sociales.
Elles apprennent à imiter les comportements sociaux pour « se fondre dans la masse ».
Ce masquage provoque une grande fatigue psychologique.
Exemple : Une personne pourrait forcer un sourire et faire semblant de comprendre une blague pour éviter d’être perçue comme différente.
2.4. Difficulté d’adaptation dans le monde professionnel
Les difficultés sociales limitent la capacité à collaborer en équipe.
Les comportements rigides et les difficultés d’adaptation posent problème en contexte professionnel.
Les forces cognitives sont parfois éclipsées par le manque de compétences sociales.
Exemple : Une personne pourrait exceller dans une tâche analytique mais échouer dans un travail d’équipe.
3. Les mécanismes neurologiques sous-jacents
3.1. Hyperconnectivité des réseaux neuronaux
L’activité cérébrale est plus intense dans le cortex frontal.
Cela favorise une pensée analytique et une attention aux détails.
La surcharge cognitive peut entraîner une difficulté à prioriser les informations.
Exemple : Une personne pourrait mémoriser une série complexe de chiffres mais être incapable de suivre une conversation simple.
3.2. Dysfonctionnement du cortex préfrontal
Difficulté à organiser et planifier des actions complexes.
Problème de gestion du temps et des priorités.
Exemple : Une personne pourrait se perdre dans les détails d’un projet sans parvenir à le terminer.
4. Les approches thérapeutiques adaptées
Thérapie comportementale (ABA) → Améliorer la compréhension des codes sociaux.
Thérapie sociale → Renforcer les compétences en communication.
Thérapie d’intégration sensorielle → Réduire l’hypersensibilité sensorielle.
Coaching professionnel → Accompagnement dans le milieu du travail.
Psychothérapie → Travail sur l’anxiété et la gestion des émotions.
Exemple : Une personne pourrait apprendre à utiliser une check-list pour organiser son travail quotidien.
Conclusion
Le TSA sans déficience intellectuelle est souvent mal compris en raison du maintien d’un bon niveau intellectuel. Cependant, les difficultés sociales et comportementales sont réelles et nécessitent une prise en charge adaptée. Une compréhension fine du profil cognitif et émotionnel permet d’optimiser le développement et l’adaptation sociale de la personne.
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