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Le rôle des parents dans le repérage du Trouble du Développement Intellectuel (TDI) est central. Ils sont souvent les premiers à remarquer des différences, des retards ou des comportements qui les inquiètent, bien avant que l’enfant n’entre à l’école ou ne soit suivi par un professionnel.

Au quotidien, les parents observent de près le développement global de leur enfant : motricité, langage, autonomie, interactions sociales. Leur regard, informé par la connaissance fine de leur enfant, permet souvent de détecter des signaux précoces qui peuvent ensuite être confirmés ou précisés par des professionnels.


Les signes qui peuvent alerter à la maison

Certains éléments du comportement de l’enfant, observés dans les routines quotidiennes, peuvent évoquer un développement atypique :

  • Le langage se développe lentement ou reste limité (pas de mots après 2 ans)
  • L’enfant ne réagit pas à son prénom ou semble indifférent aux sollicitations
  • Il a du mal à jouer seul ou à faire semblant
  • Il ne montre pas d’intérêt pour les autres enfants ou évite le contact visuel
  • Il semble avoir besoin d’aide pour des tâches que d’autres enfants de son âge réalisent seuls (s’habiller, ranger ses jouets, manger proprement)
  • Il ne comprend pas ou peu les consignes verbales simples
  • Il répète des gestes de manière stéréotypée (balancements, alignements d’objets)
  • Il ne demande pas d’aide, n’imite pas les adultes ou n’exprime pas ses besoins de manière claire

Ces observations ne suffisent pas à poser un diagnostic, mais elles doivent inciter les parents à en parler rapidement à un professionnel.


Le poids des intuitions parentales

De nombreuses études ont montré que l’inquiétude parentale est un prédicteur fiable d’un trouble développemental. Même si elle ne permet pas de qualifier le type de trouble, elle indique souvent la nécessité d’une évaluation approfondie.

Certains parents peuvent hésiter à évoquer leurs doutes :

  • par peur d’être jugés alarmistes,
  • par crainte du regard de l’entourage,
  • parce qu’ils ne veulent pas “coller une étiquette” à leur enfant trop tôt.

Il est donc important de valoriser leur ressenti et de les encourager à consulter sans culpabilité, car repérer tôt permet d’agir tôt.


À qui s’adresser quand une inquiétude apparaît ?

Lorsque les parents repèrent un ou plusieurs signes qui les interrogent, plusieurs relais sont possibles :

  • Le médecin traitant ou pédiatre : point de départ pour un examen général et une orientation éventuelle.
  • Le médecin ou puéricultrice de PMI : spécialisés dans le suivi du développement des jeunes enfants.
  • Le psychologue spécialisé en développement ou neuropsychologie infantile.
  • Les professionnels de la crèche ou de la halte-garderie : pour échanger sur les observations faites dans d’autres contextes.
  • Un CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce) ou un CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogique), pour une évaluation pluridisciplinaire.

La démarche peut être amorcée par une simple demande de rendez-vous ou de conseil, sans formalisation préalable.


Le rôle des parents dans l’évaluation

Une fois la démarche enclenchée, les parents sont des interlocuteurs clés dans le processus de repérage :

  • Ils décrivent les premières acquisitions, les retards ou stagnations.
  • Ils apportent des informations sur les habitudes, les préférences, les réactions de l’enfant.
  • Ils remplissent des questionnaires sur le fonctionnement adaptatif.
  • Ils peuvent filmer certaines situations à la maison si l’enfant n’exprime pas les mêmes comportements en consultation.

Leur implication permet d’assurer une cohérence entre le cadre clinique et la réalité du quotidien, et d’élaborer un projet d’accompagnement réaliste.


Accompagner l’inquiétude et le questionnement

Lorsque les premières inquiétudes sont formulées, les parents ont besoin d’un accompagnement empathique et structurant :

  • Clarifier les étapes : repérage ≠ diagnostic, et diagnostic ≠ condamnation
  • Valoriser ce qui fonctionne dans la relation avec l’enfant
  • Éviter les réponses trop rapides ou les formulations floues
  • Encourager une observation continue et partagée avec les professionnels

Le rôle des professionnels de santé, d’éducation et de la petite enfance est d’accueillir la parole des parents avec sérieux, sans minimisation ni dramatisation, afin d’instaurer un climat de confiance propice à l’action conjointe.

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