Le modèle du réseau sémantique de Collins et Quillian (1969) est l’un des premiers modèles à proposer une explication structurée de la mémoire sémantique. Selon ce modèle, la mémoire fonctionne comme un réseau d’éléments interconnectés, où chaque concept est représenté par un nœud lié à d’autres nœuds par des relations sémantiques (catégorie, propriété, hiérarchie).
Lorsqu’un concept est activé, l’activation se propage le long du réseau, ce qui permet au cerveau d’accéder rapidement à des concepts liés. Ce modèle explique la manière dont nous accédons aux connaissances générales (savoir que Paris est la capitale de la France) et comment nous faisons des associations rapides entre les concepts.
Le modèle de Collins et Quillian repose sur trois principes fondamentaux :
✅ Hiérarchie → Les concepts sont organisés de manière hiérarchique.
✅ Économie cognitive → Les informations sont stockées au niveau le plus général possible.
✅ Propagation de l’activation → L’activation d’un nœud entraîne l’activation des nœuds voisins.
Dans cet article, nous allons explorer en détail le modèle du réseau sémantique, son fonctionnement et son rôle dans le traitement de l’information.
🧠 1. La structure du modèle du réseau sémantique
🌳 1.1. Organisation hiérarchique
Le modèle repose sur une organisation hiérarchique où les concepts sont classés par catégories :
✔️ Les concepts sont stockés dans une structure arborescente.
✔️ Les catégories supérieures contiennent des informations générales.
✔️ Les sous-catégories héritent des propriétés des catégories supérieures.
Catégorie supérieure | Sous-catégorie | Propriété héritée |
---|---|---|
Animal | Oiseau | Peut voler |
Oiseau | Aigle | A des ailes |
➡️ Exemple : Si le concept « oiseau » est activé, le système infère automatiquement que l’oiseau peut voler.
🔗 1.2. Propriétés du réseau sémantique
✔️ Économie cognitive → Une propriété est stockée uniquement au niveau le plus élevé de la hiérarchie.
✔️ Activation automatique → Lorsqu’un nœud est activé, l’activation se propage automatiquement.
✔️ Liens directs et indirects → Les liens directs sont plus rapides à activer que les liens indirects.
➡️ Exemple : Lorsqu’on pense au mot « chien », le cerveau active rapidement les concepts associés comme « animal », « aboyer » et « fourrure ».
🏆 1.3. Temps de réponse dépendant de la distance
Le temps nécessaire pour accéder à une information dépend du nombre de liens parcourus dans le réseau :
✔️ Temps de réponse court → Liens directs.
✔️ Temps de réponse long → Liens indirects.
➡️ Exemple : Il est plus rapide de confirmer que « un aigle est un oiseau » que de confirmer que « un aigle est un animal », car le lien est plus direct.
🔄 2. La propagation de l’activation dans le réseau
🌐 2.1. Processus d’activation
Lorsqu’un concept est activé :
✔️ L’activation se propage vers les nœuds voisins.
✔️ Les concepts proches sont activés en premier.
✔️ Les associations directes sont plus fortes que les associations indirectes.
➡️ Exemple : En pensant au mot « lion », le concept « safari » est activé plus rapidement que le concept « jungle ».
🔎 2.2. Effet de la proximité sémantique
✔️ Les concepts proches sont activés plus rapidement que les concepts éloignés.
✔️ Les réponses sont plus rapides pour des concepts directement liés.
➡️ Exemple : Il est plus rapide de se souvenir de « chasse » en pensant à un lion que de se souvenir de « savane ».
🚀 2.3. Effet d’amorçage sémantique
L’activation d’un nœud facilite la récupération des concepts voisins :
✔️ Les réponses sont plus rapides après l’activation préalable d’un concept lié.
✔️ L’amorçage est automatique et inconscient.
➡️ Exemple : Si le mot « chien » a été activé, le mot « aboiement » est récupéré plus rapidement.
🌟 3. L’organisation du réseau sémantique
🏷️ 3.1. Catégories taxonomiques
✔️ Les catégories sont organisées de manière hiérarchique.
✔️ Les relations sont définies par la nature de la catégorie.
➡️ Exemple : Un aigle est une sous-catégorie d’oiseau, qui est lui-même une sous-catégorie d’animal.
🔗 3.2. Associations fonctionnelles
✔️ Les liens entre concepts peuvent reposer sur leur fonction ou leur usage.
✔️ Les concepts associés par fonction sont rapidement activés.
➡️ Exemple : Le concept « marteau » est associé à « clou ».
🌐 3.3. Réseau associatif
✔️ Les concepts sont également reliés par des associations culturelles ou contextuelles.
✔️ Ces associations sont plus flexibles que les relations hiérarchiques.
➡️ Exemple : Le mot « école » peut activer « enseignant » mais aussi « stress ».
🚨 4. Les troubles de la mémoire sémantique
🚫 4.1. Démence sémantique
✔️ Détérioration progressive de la mémoire sémantique.
✔️ Perte de la capacité à accéder aux connaissances générales.
➡️ Exemple : Incapacité à nommer des objets simples (exemple : une pomme).
🚫 4.2. Amnésie rétrograde
✔️ Perte de la mémoire épisodique, mais préservation de la mémoire sémantique.
➡️ Exemple : Une personne peut savoir ce qu’est un chien sans se rappeler d’avoir eu un chien dans le passé.
🚫 4.3. Aphasie sémantique
✔️ Incapacité à nommer des objets malgré une perception intacte.
➡️ Exemple : Ne pas pouvoir nommer un objet tout en sachant à quoi il sert.
✅ Conclusion
Le modèle du réseau sémantique de Collins et Quillian a révolutionné la compréhension de la mémoire sémantique. Il explique comment le cerveau organise et récupère les connaissances générales grâce à une structure en réseau hiérarchique. L’activation automatique des concepts permet des réponses rapides et efficaces, mais les troubles de la mémoire sémantique perturbent cette capacité d’association.
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