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“Je suis fatigué.”
“Je n’ai pas la motivation.”
“J’oublie tout en ce moment.”

Ces phrases sont fréquentes chez les consommateurs réguliers de cannabis. Et bien souvent, elles ne sont pas immédiatement reliées au produit lui-même. Pourtant, le lien est bien réel.

Car l’usage fréquent de cannabis, même à faibles doses, peut avoir un impact profond et insidieux sur deux fonctions psychiques fondamentales : la motivation et la mémoire.
Pas de grand fracas, pas de crise soudaine… mais un brouillard doux, constant, ralentisseur.


Le mythe du “je reste lucide”

Beaucoup de fumeurs réguliers affirment :

  • “Je fonctionne normalement.”
  • “Je gère mon boulot.”
  • “Je suis juste plus relax.”

Et c’est parfois vrai… à court terme. Mais le cannabis agit sur les circuits cognitifs de manière diffuse :

  • Il modifie l’activité de l’hippocampe (mémoire)
  • Il perturbe la dopamine (motivation, effort)
  • Il ralentit la transmission synaptique (réactivité mentale)

Résultat : on ne s’effondre pas, mais on glisse doucement vers un état de sous-performance généralisée.


Les signes d’une baisse de motivation liée au cannabis

  • Tendance à procrastiner
  • Difficulté à entamer les tâches (même simples)
  • Besoin de fumer pour “trouver l’énergie”
  • Plaisir en baisse face aux activités habituelles
  • Projets commencés, rarement terminés

Ce n’est pas de la paresse. C’est une altération du circuit de l’effort.


Une mémoire ralentie, floue, fragmentée

Le cannabis affecte :

  • La mémoire de travail (garder en tête des infos immédiates)
  • L’encodage de nouveaux souvenirs
  • Le rappel fluide des informations stockées

Cela se traduit par :

  • Oublis fréquents (mots, noms, tâches)
  • Difficulté à suivre un raisonnement complexe
  • Sensation d’avoir une pensée “lente” ou “désordonnée”

Certaines personnes décrivent cela comme un “mental ouaté”, agréable sur le moment… mais frustrant à long terme.


Pourquoi on s’en rend rarement compte

Parce que la baisse est progressive.
Parce que le cerveau s’habitue à fonctionner en mode réduit.
Parce que le contraste ne devient visible qu’après un arrêt, même temporaire.

De nombreuses personnes ayant arrêté décrivent :

  • Une pensée “plus vive”
  • Un retour de l’élan intérieur
  • Une mémoire plus fluide
  • Une revalorisation de leurs propres capacités

Peut-on inverser ces effets ?

Oui — en grande partie. Le cerveau est plastique. Il peut se régénérer.

1. Une pause de quelques semaines
Permet au système endocannabinoïde de retrouver son équilibre.

2. Des exercices cognitifs doux
Lecture, jeux de mémoire, tâches progressives : pour rééduquer la concentration.

3. Du mouvement et des routines simples
L’activité physique stimule naturellement la dopamine.

4. Un suivi thérapeutique si besoin
Pour comprendre ce que le cannabis “tenait” émotionnellement. Car la baisse de motivation cache parfois une peur de réussir ou de ressentir.


En conclusion

Le cannabis n’anéantit pas la motivation ou la mémoire. Il les englue doucement. Il les rend floues, paresseuses, flottantes.
Sortir de cette brume, c’est parfois réapprendre à vivre avec plus de présence, de clarté, d’envie. Pas pour performer. Mais pour se sentir pleinement vivant·e.

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