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Tout semble aller bien. Le cadre est paisible, la personne en face sourit, l’atmosphère est détendue… Et pourtant, une tension intérieure monte. Quoi dire ? Comment relancer ? Que va penser l’autre de ce silence ? Cette anxiété très répandue — mais rarement reconnue — s’appelle la peur du vide social. Elle désigne la crainte paralysante de ne pas avoir “assez” à dire, ou pire : de ne pas être “intéressant·e”.


Quand l’échange devient une épreuve

Cette peur peut apparaître dans :

  • Les rencontres amicales ou amoureuses
  • Les repas de groupe ou les pauses café
  • Les appels téléphoniques ou les messages
  • Les réunions professionnelles ou entretiens
  • Les situations de small talk (ascenseur, file d’attente…)

Elle ne vient pas d’un manque de vocabulaire ou d’idées… mais d’un sentiment d’inadéquation sociale permanent.


Symptômes fréquents

  • Anxiété avant une rencontre par peur “de ne pas faire la conversation”
  • Anticipation mentale excessive de ce qu’il faudrait dire
  • Silence figé, regard fuyant, gestes nerveux
  • Hypervigilance au moindre signe d’ennui de l’autre
  • Ruminations post-événement : “J’ai été nul·le”, “Je n’ai rien apporté”

Ce que cette peur révèle

🧠 Une pression de performance conversationnelle

L’interaction est perçue comme une scène à réussir, non comme un lien à vivre.

🫥 Une peur d’être vide soi-même

Le silence est interprété comme un signe de vide intérieur, de banalité, voire d’inexistence.

💭 Un sentiment d’infériorité sociale

On se compare, on s’imagine fade, inutile, moins intéressant·e que les autres.

🔄 Une peur qui crée le silence

Plus on a peur de ne rien dire… moins les mots viennent. Le blocage devient auto-réalisateur.


Conséquences sur la vie quotidienne

  • Isolement progressif, refus des invitations
  • Préférence pour les échanges écrits ou cadrés
  • Relations superficielles par peur de ne pas “tenir la profondeur”
  • Baisse de confiance en soi et sentiment de déconnexion
  • Difficulté à créer du lien durable

Accompagnements thérapeutiques efficaces

💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Identifier les croyances : “Je dois parler tout le temps”, “Le silence est une faute sociale”

🧘 Travail d’acceptation du silence

Apprendre à cohabiter avec les blancs, les respirations, les moments sans mots.

🧠 Thérapie de l’image de soi

Renforcer l’estime personnelle hors de la performance verbale.

🎭 Pratiques d’expression en groupe

Improvisation, jeu de rôle, narration spontanée… pour retrouver la confiance dans le “dire” sans pression.


Conseils pour mieux vivre avec le vide conversationnel

  • Se rappeler qu’un échange se construit à deux : ce n’est pas une performance solo
  • Préparer des questions ouvertes… mais sans script rigide
  • Accepter les silences comme des espaces de respiration, pas de gêne
  • S’entraîner à parler de ses ressentis simples : météo, humeur, impressions
  • Revaloriser sa présence même silencieuse : être là, c’est déjà du lien

Conclusion

La peur de ne pas savoir quoi dire ne traduit pas un manque de pensée — mais un excès d’auto-jugement. Elle cristallise la peur d’ennuyer, d’être transparent·e, de “rater” le lien. Mais elle peut être transformée.

On peut réapprendre à habiter l’échange, non pour briller — mais pour se rencontrer, vraiment. Et parfois, les mots les plus simples… sont aussi les plus justes.

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