Une porte s’ouvre, des visages inconnus, des sourires, des voix. Mais pour lui, tout ralentit. Les jambes deviennent lourdes, le souffle court. Il hésite, observe, recule parfois. Rencontrer de nouvelles personnes, loin d’être une opportunité, est une épreuve. Pour celles et ceux qui en souffrent, cette peur n’est pas une simple timidité : c’est une tension intérieure entre le désir de lien… et la peur d’exister dans le regard neuf de l’autre.
Quand la nouveauté sociale devient source d’insécurité
La peur peut se manifester :
- Lors de soirées, apéritifs, réunions de groupe
- À l’arrivée dans un nouveau travail, une nouvelle école
- Lors de rencontres amicales ou amoureuses organisées
- Même lors d’interactions informelles (voisin, parent d’élève, invité…)
Elle ne vient pas d’un rejet des autres — mais d’un inconfort intense avec l’idée de “se présenter”, “se définir”, “être jugé·e” à nouveau.
Symptômes fréquents
- Anxiété avant un événement social, voire annulation
- Sensation de blocage au moment d’approcher quelqu’un
- Préférer rester en retrait, observer plutôt que s’impliquer
- Tendance à se sentir « transparent·e » ou « de trop »
- Ruminations après la rencontre : “J’ai été bizarre”, “Je n’ai rien dit d’intéressant”
Ce que cette peur révèle
🧠 Une peur de ne pas correspondre
Se présenter à quelqu’un, c’est s’exposer à ne pas être “à la hauteur”, à ne pas correspondre à ce qu’on imagine attendu.
🫥 Une difficulté à se positionner sans repères
Avec les proches, on a des rôles établis. Avec des inconnus, tout est à construire — et donc, à risquer.
💭 Un sentiment d’infériorité ou de flou identitaire
“Qu’est-ce que j’ai à dire ?”, “Suis-je intéressant·e ?”, “Et s’ils me trouvent étrange ?”
🔄 Une anticipation négative
Plus on redoute la gêne ou le rejet… plus on s’y prépare, au point de provoquer un blocage.
Conséquences sur la vie sociale
- Évitement des événements collectifs ou des nouvelles expériences
- Difficulté à élargir son cercle relationnel ou professionnel
- Isolement progressif, sentiment de stagnation sociale
- Manque de spontanéité, fatigue émotionnelle dans les rencontres
- Peur de décevoir dès les premiers instants
Accompagnements thérapeutiques efficaces
💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
Déconstruire les pensées anxiogènes : “Je vais échouer”, “Je suis fade”, “Les autres vont me rejeter”
🧠 Travail sur la représentation de soi
Explorer la peur d’être “trop” ou “pas assez”, renforcer l’estime de soi relationnelle
🧘 Approches corporelles d’ancrage et de respiration
Apaiser les réactions physiques lors d’une première rencontre : tensions, souffle, posture
🎭 Exercices d’improvisation ou de mise en relation
S’entraîner à dire bonjour, à se présenter dans un cadre bienveillant, répétitif et progressif
Conseils pour apprivoiser la nouveauté relationnelle
- Préparer des phrases simples pour se sentir plus en confiance, sans “jouer un rôle”
- S’autoriser à observer d’abord, puis entrer dans l’échange à son rythme
- Choisir des événements sociaux moins “pleins” (petits groupes, binômes…)
- Ne pas viser la performance relationnelle : être présent·e, c’est déjà beaucoup
- Se rappeler que les autres aussi peuvent être nerveux, maladroits, humains
Conclusion
La peur de rencontrer de nouvelles personnes n’est pas une faiblesse sociale, mais un miroir sensible de soi. Elle révèle un besoin de sécurité dans la relation, de reconnaissance, de justesse.
Mais chaque nouvelle rencontre est aussi une possibilité de se rencontrer soi-même autrement. Avec un peu moins de peur. Et un peu plus de curiosité.
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