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Un couloir silencieux. Un bureau partagé. Des regards furtifs, un commentaire, une hésitation. Et en soi, une tension constante. La peur d’être mal vu·e, mal évalué·e, jugé·e par ses collègues. Cette peur, fréquente et souvent tue, mine le bien-être professionnel et la confiance en soi. Elle n’a rien à voir avec la compétence réelle : elle touche au lien social, à l’image de soi, à la sensation de devoir “bien faire” — en permanence.


Quand travailler devient s’exposer

L’anxiété de performance sociale au travail peut se manifester dans :

  • La crainte d’exprimer une idée en réunion
  • L’angoisse de demander de l’aide ou poser une question
  • Le blocage à l’idée de partager son écran, ses notes, son avancement
  • Le stress autour du regard, des mails envoyés, des pauses partagées
  • L’hypervigilance à l’ambiance du bureau : “Qu’ont-ils pensé de moi ?”

Ici, le lieu de travail devient un espace de jugement latent, où chaque geste semble scruté.


Symptômes fréquents

  • Tension musculaire, crispation mentale constante au bureau
  • Difficulté à se concentrer sous le regard des autres
  • Auto-censure fréquente : éviter de parler, de se montrer, de s’impliquer
  • Sentiment d’illégitimité ou de “syndrome de l’imposteur”
  • Rumination en dehors des horaires : “J’ai dit une bêtise”, “Ils m’ont trouvé nulle”

Ce que cette peur révèle

🧠 Un besoin intense de validation

Être jugé·e positivement devient une condition pour se sentir autorisé·e à exister professionnellement.

🫥 Une confusion entre valeur personnelle et performance

L’échec ou l’erreur, même minimes, sont vécus comme un rejet global de soi.

💭 Une mémoire blessée

Un environnement scolaire ou professionnel passé marqué par le harcèlement, l’humiliation, la compétition excessive peut avoir ancré ce schéma.

🔄 Une spirale d’auto-surveillance

Plus on craint le regard de l’autre… plus on perd en spontanéité — et plus le doute s’installe.


Conséquences sur la vie professionnelle

  • Baisse de créativité, de prise d’initiative, d’assurance
  • Relations superficielles ou inexistantes avec les collègues
  • Stress chronique, fatigue mentale, voire épuisement
  • Difficulté à évoluer dans son poste ou à se sentir légitime
  • Repli ou isolement silencieux au sein d’un collectif

Accompagnements thérapeutiques efficaces

💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Identifier les croyances d’infériorité, désamorcer le mythe de la perfection professionnelle.

🧘 Techniques de centrage au travail

Créer des routines d’auto-apaisement (respiration, pauses conscientes, ancrage visuel) pour briser l’hypervigilance.

🧠 Travail sur l’estime de soi et la reconnaissance interne

Redéfinir la valeur personnelle hors du regard des autres.

🎭 Groupes d’expression ou ateliers de communication

Apprendre à exister en lien, dans la parole, sans suradaptation constante.


Conseils pour vivre avec plus de sérénité au travail

  • Se rappeler que tout le monde doute — même celles et ceux qui semblent assurés
  • Réduire les comparaisons, surtout silencieuses et à sens unique
  • Oser poser des questions simples : “Et toi, tu fais comment ?”
  • Partager son inconfort avec au moins une personne de confiance
  • Valoriser les petits pas de visibilité, même hésitants : prise de parole, suggestion, contact informel

Conclusion

La peur du jugement au travail est un mal discret, mais profondément éprouvant. Elle enferme dans un rôle d’observateur·rice silencieux·se, en quête d’approbation. Mais travailler, ce n’est pas jouer un rôle figé — c’est contribuer, apprendre, parfois rater, souvent se réajuster.

Et il est possible d’y prendre place, doucement, en retrouvant la liberté d’être vu·e non pas parfait·e… mais humain·e.

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