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Une salle animée. Des voix qui s’entrecroisent. Des rires, des regards, des échanges fluides. Et au milieu, une personne silencieuse, en retrait, tendue. Les situations de groupe, pour certain·es, ne sont pas des lieux de lien ou de partage : ce sont des espaces de tension intérieure extrême, où l’on ne sait ni comment entrer… ni comment sortir. La phobie des contextes collectifs est une forme fréquente mais invisible d’anxiété sociale, souvent difficile à exprimer.


Quand le groupe devient un lieu de menace floue

Cette peur peut concerner :

  • Les réunions professionnelles ou associatives
  • Les repas de groupe, les fêtes, les apéros
  • Les sorties en classe, les activités de loisirs collectifs
  • Les groupes d’amis ou les nouvelles rencontres
  • Les milieux scolaires, universitaires ou communautaires

Elle peut s’exprimer aussi bien dans la peur d’être vu·e que dans la peur d’être ignoré·e.


Symptômes fréquents

  • Malaise dès l’annonce d’un événement collectif
  • Tensions musculaires, besoin de s’éloigner, perte de repères
  • Silences forcés ou hyperparole anxieuse
  • Sentiment d’être “en trop” ou “inutile”
  • Épuisement profond après l’interaction

Ce que cette peur révèle

🧠 Une suractivation du système d’alerte sociale

Le cerveau interprète le groupe comme un environnement instable, imprévisible, potentiellement dangereux.

🫥 Une peur de la comparaison

En groupe, on se sent souvent moins intéressant·e, moins drôle, moins pertinent·e que les autres.

💭 Un conflit entre besoin de lien et besoin de protection

On veut appartenir, être inclus·e… mais on redoute d’être vu·e, questionné·e, piégé·e dans le regard collectif.

🔄 Une mémoire blessée

Moqueries, isolement scolaire, conflits familiaux… peuvent avoir ancré la peur d’être “exclu·e au milieu des autres.”


Conséquences sur la vie quotidienne

  • Évitement progressif de toute vie sociale partagée
  • Isolement dans les sphères scolaire, amicale, professionnelle
  • Difficulté à intégrer un collectif ou à demander de l’aide
  • Perte de confiance en sa capacité à interagir
  • Fatigue émotionnelle due à une suradaptation constante

Accompagnements thérapeutiques efficaces

💬 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Travailler les pensées d’infériorité, expérimenter progressivement la participation sans suradaptation.

🧘 Ancrage corporel en milieu social

Exercices de respiration, auto-réassurance, centrage sur ses sensations plutôt que sur le regard extérieur.

🧠 Thérapies du lien et de la blessure d’exclusion

Explorer ce qui, dans l’histoire personnelle, a modelé cette peur du groupe.

🎭 Ateliers de groupe à visée thérapeutique

Se confronter en douceur à un collectif bienveillant, sans enjeu, avec soutien professionnel.


Conseils pour mieux vivre les contextes de groupe

  • Prévoir une “porte de sortie” mentale : possibilité de s’isoler si besoin
  • Rechercher les petits groupes dans les grands, identifier une personne-repère
  • Ne pas chercher à “performer” : être présent·e suffit
  • Faire un débrief seul·e ou avec quelqu’un de confiance après l’événement
  • Valoriser chaque participation, même si partielle : “J’étais là. C’est déjà beaucoup.”

Conclusion

La peur des situations de groupe n’est pas une asocialité. C’est un trop-plein. Une peur de se noyer, de se perdre, de ne pas exister… ou d’exister trop. C’est une tension entre le besoin d’appartenance et la peur d’être visible — ou invisible.

Mais le groupe peut aussi devenir un espace de soutien, d’écoute, de reconnaissance… à condition d’y entrer à son rythme, avec sécurité. Car il n’est pas nécessaire de parler fort pour être accueilli·e : parfois, être là suffit.

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