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Un battement de cœur un peu rapide, une douleur au ventre, une fatigue persistante… Pour certains, ce sont de petits signaux passagers. Pour d’autres, ce sont les premiers indices d’une maladie grave imminente. La peur des maladies graves est une phobie insidieuse, souvent invisible, qui envahit le quotidien par la pensée. Elle s’ancre dans une forme de scénario mental obsédant : “Et si c’était grave ? Et si c’était incurable ? Et si c’était déjà trop tard ?”


Quand la peur devient scénario

Cette phobie ne se focalise pas sur une maladie unique, mais souvent sur les plus redoutées :

  • Cancers
  • AVC ou infarctus
  • Sclérose en plaques, Alzheimer, Parkinson
  • Infections sévères (VIH, hépatites, etc.)

Le cerveau entre alors dans une spirale d’anticipation où tout symptôme, aussi bénin soit-il, devient le début d’une catastrophe annoncée.


Symptômes fréquents

  • Ruminations mentales constantes autour de la santé
  • Recherche compulsive sur Internet (cybercondrie)
  • Hypervigilance corporelle : scruter chaque sensation
  • Angoisse à l’approche d’un examen médical ou d’une consultation
  • Évitement des bilans de peur d’une “mauvaise nouvelle”

Ce que cette peur révèle

🧠 Une intolérance radicale à l’incertitude

Le corps devient un terrain de doute permanent, où chaque sensation est suspecte.

🫥 Une peur de la perte brutale de contrôle

La maladie grave symbolise l’impuissance, la perte d’autonomie, la dépendance, la souffrance.

💭 Une angoisse existentielle sous-jacente

Derrière la peur de la maladie, il y a la peur de la mort, de la disparition, de l’effacement de soi.

🧬 Une histoire personnelle ou familiale douloureuse

Vécu d’un proche malade, décès prématuré dans la famille, peuvent alimenter une projection permanente de catastrophe.


Conséquences sur le quotidien

  • Difficulté à se concentrer sur autre chose que son état de santé
  • Isolement ou repli pour éviter d’être confronté·e à des conversations médicales
  • Stress chronique, fatigue mentale, troubles du sommeil
  • Sentiment d’être incompris·e par l’entourage (“tu te fais trop de souci”)
  • Baisse de qualité de vie, frein dans les projets (“si jamais je tombe malade…”)

Approches thérapeutiques efficaces

🧠 Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Identifier et déconstruire les pensées automatiques catastrophistes, réapprendre à évaluer le réel.

💬 Thérapie existentielle ou émotionnelle

Explorer la relation à la maladie, à la mort, à l’impuissance, mettre en mots la peur sans la nourrir.

🎭 Exposition douce à la réalité médicale

Lire des témoignages équilibrés, rencontrer un·e professionnel·le de santé bienveillant·e, ne pas fuir l’information mais la cadrer.

🧘 Ancrage dans le présent corporel

Apprendre à ressentir le corps sans le surveiller, pratiquer des activités sensorielles apaisantes (yoga, méditation, chant…)


Conseils pour sortir de la spirale de peur

  • Réduire drastiquement le temps passé à rechercher des symptômes en ligne
  • Fixer un moment par semaine pour “penser à sa santé” (journal, notes) et ne pas y revenir sans raison
  • Identifier ses zones de confort corporel (ce qui va bien !) et les cultiver
  • Confier ses peurs à un·e professionnel·le formé·e à l’anxiété de santé
  • Se rappeler que penser à une maladie grave n’a jamais protégé de son apparition

Conclusion

La peur des maladies graves est une tentative de garder le contrôle sur l’incontrôlable. Elle est profondément humaine, et ne mérite ni jugement ni moquerie. Elle dit un besoin de sécurité, de sens, de lien au vivant.

Mais il est possible de vivre sans anticiper le pire. D’apprivoiser l’incertitude, de faire confiance à son corps, à ses ressources, à la vie. Car si la maladie existe, la santé aussi existe, ici et maintenant — et elle commence par la paix intérieure.

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