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Découvrir une nouvelle ville, partir en voyage, se rendre pour la première fois dans un quartier… Ces expériences, souvent perçues comme enrichissantes ou excitantes, peuvent devenir une source d’angoisse majeure pour certaines personnes. Loin d’être de simples “mauvaises directions”, elles traduisent une phobie plus profonde : celle des lieux inconnus, et de tout ce qu’ils symbolisent — perte de repères, isolement, erreur, désorientation.


Quand explorer devient effrayant

Cette peur se manifeste dans de nombreux contextes :

  • Sorties dans des quartiers non familiers
  • Déplacements professionnels dans de nouveaux bâtiments
  • Voyages dans des villes ou pays inconnus
  • Invitations dans des lieux dont on ne connaît pas l’environnement

Ce qui déclenche l’anxiété n’est pas uniquement le lieu physique, mais l’ensemble des incertitudes qu’il contient : comment y aller ? Que faire en cas de problème ? Vais-je savoir me repérer ? Et si je me perds ?


Symptômes fréquents

  • Stress intense avant de se rendre dans un lieu nouveau
  • Besoin compulsif de vérifier l’itinéraire, de tout anticiper
  • Sensation de panique en cas de changement d’itinéraire ou de perturbation (travaux, fermeture…)
  • Évitement de lieux qui ne sont pas parfaitement connus ou “sécurisés”
  • Usage excessif du GPS, peur de la batterie vide ou du signal perdu

Ce que cette peur révèle

🧠 Une peur de la perte de contrôle

Le lieu inconnu est perçu comme un espace sans repères ni appuis, un territoire mentalement “non balisé”.

🫥 Une crainte de l’errance ou de l’abandon

Se perdre réveille une angoisse d’enfance ou de solitude extrême : être oublié·e, ignoré·e, non secouru·e.

💭 Une projection d’incapacité

Ne pas connaître un lieu, c’est risquer de faire “faux”, d’être jugé·e comme inadapté·e, étranger·ère, intrus·e.

🧬 Une mémoire traumatique liée à la désorientation

Perte dans un centre commercial, accident dans une zone inconnue, malaise dans un environnement étranger… peuvent créer un ancrage anxieux durable.


Conséquences dans la vie quotidienne

  • Limitation géographique des déplacements
  • Refus d’opportunités professionnelles, sociales ou culturelles
  • Dépendance à une personne “guide” ou à un système numérique
  • Fatigue mentale à force de surplanifier les trajets
  • Culpabilité ou sentiment d’infériorité (“les autres y arrivent, pas moi”)

Accompagnements thérapeutiques possibles

💬 Thérapie centrée sur l’autonomie spatiale

Travailler le lien entre espace inconnu et identité, sécurité intérieure et ancrage.

🧠 TCC et désensibilisation progressive

S’exposer à de petits trajets nouveaux, renforcer la confiance en sa capacité à se repérer.

🧘 Ancrage corporel et repérage multisensoriel

Utiliser le corps pour retrouver des repères dans l’environnement (sol, odeur, bruit ambiant…).

🗺 Travail symbolique sur la carte intérieure

Créer sa propre cartographie mentale des lieux rassurants, et l’élargir peu à peu.


Conseils pour apprivoiser les lieux inconnus

  • Commencer par des trajets simples avec une arrivée connue (café, parc, gare…)
  • Prévoir une solution de repli ou de secours, mais ne pas y recourir tout de suite
  • Utiliser la narration : se raconter son exploration, comme une aventure bienveillante
  • Pratiquer la bienveillance intérieure : “me perdre ne veut pas dire être perdu·e”
  • Noter chaque exploration réussie, même minime, comme une victoire

Conclusion

La peur des lieux inconnus n’est pas un caprice ni une paresse : c’est l’expression d’une anxiété de désorientation, de perte de repères, d’isolement psychique. Mais elle peut se transformer.

Explorer l’extérieur, c’est aussi s’explorer soi-même dans le mouvement, l’imprévu, la confiance. Et parfois, se “perdre un peu” est le premier pas pour se retrouver autrement.

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