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On imagine souvent la nature comme un refuge apaisant. Pourtant, pour certaines personnes, elle devient source d’angoisse, d’inconfort, voire de panique. Ce n’est pas la ville qui étouffe, mais la forêt qui oppresse, la mer qui angoisse, la montagne qui écrase. Loin d’être un plaisir ou un retour aux sources, la confrontation à la nature génère une peur profonde : celle d’un environnement vaste, incontrôlable, silencieux, et chargé d’inconnu.


Quand le vivant devient inquiétant

Les lieux naturels concernés par cette phobie sont variés :

  • Forêts denses, sentiers isolés
  • Falaise, mer ouverte, montagne escarpée
  • Espaces désertiques ou trop silencieux
  • Grottes, champs vides, marécages…

La peur n’est pas liée à un animal ou une plante spécifique, mais au contexte global d’“exposition à la nature”, perçue comme dangereuse, sauvage ou désorganisée.


Symptômes typiques

  • Malaise ou panique en quittant un environnement urbain
  • Vertige, oppression, tachycardie en pleine nature
  • Peur de se perdre, d’être seul·e, de “disparaître”
  • Crainte irrationnelle d’un danger invisible (chute, bête sauvage, disparition)
  • Évitement des sorties nature ou des vacances rurales

Ce que cette peur révèle

🌫 Une angoisse de la perte de repères

Dans la nature, plus de panneaux, de trottoirs, de structures familières. Le mental se désoriente.

🧠 Une peur du non-contrôle

L’environnement naturel est imprévisible, vivant, mouvant, ce qui peut activer un système d’alerte intérieure.

🧬 Une mémoire archaïque ou transmise

Pour certains, la nature évoque un danger ancestral, ou un souvenir traumatique personnel ou familial (perte, isolement, événement dramatique).

🔄 Un contraste avec un mode de vie ultra-contrôlé

La nature oblige à ralentir, ressentir, exister sans filtre numérique ou social, ce qui peut être insupportable pour certains profils anxieux.


Conséquences sur le quotidien

  • Évitement des randonnées, balades, séjours à la campagne
  • Préférence pour les environnements ultra-cadrés (ville, centre commercial…)
  • Gêne dans les interactions sociales autour de la nature (ex. : vacances entre amis)
  • Difficulté à se reconnecter au corps et aux sens dans l’espace ouvert
  • Repli sur l’intérieur, hyperconnexion ou surcontrôle de l’environnement

Approches thérapeutiques efficaces

💬 Travail symbolique sur l’idée de “nature”

Qu’est-ce que la nature représente pour moi ? Danger, solitude, abandon, immaturité… ? Déconstruire ces images permet de recomposer un lien apaisé.

🧘 Approche corporelle douce en milieu semi-naturel

Commencer par des espaces intermédiaires (jardins publics, parcs urbains) et pratiquer la pleine présence corporelle.

🧠 Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)

Travailler les pensées automatiques négatives liées à la nature et organiser une exposition progressive accompagnée.

🖋 Journal de reconnection

Écrire ou dessiner les sensations, émotions, souvenirs liés à des lieux naturels, pour réassocier la nature à l’apaisement ou à la curiosité.


Conseils pour renouer doucement avec le monde naturel

  • Commencer par des lieux semi-familiers, fréquentés, en journée
  • Être accompagné·e par une personne calme et rassurante
  • Utiliser des ancrages sensoriels (bruits d’oiseaux, texture de l’herbe, lumière douce…)
  • Se fixer un temps court et précis : “15 minutes au bord de l’eau, puis retour”
  • Apporter un objet de sécurité (carnet, pierre, foulard…) pour rester connecté·e

Conclusion

La peur des lieux naturels est une phobie souvent silencieuse, car elle va à l’encontre des injonctions modernes à aimer la nature, à s’y ressourcer. Mais cette peur révèle quelque chose de plus profond : notre rapport à l’inconnu, à la perte de contrôle, au corps vivant, au silence.

En prenant le temps de l’apprivoiser, petit à petit, cette nature redoutée peut devenir un miroir apaisant, un lieu de retour à soi — non pas sauvage, mais vivant et accueillant.

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