On croit souvent que ce que l’on met dans notre assiette est une question de goût, de nutrition ou d’habitude.
Mais la réalité est bien plus profonde.
Nos choix alimentaires racontent une histoire.
Ils reflètent nos émotions, nos valeurs, nos blessures, nos besoins… souvent de manière inconsciente.
Manger n’est pas seulement un acte physiologique.
C’est un acte identitaire, émotionnel, symbolique.
Et chaque repas peut devenir une fenêtre sur notre monde intérieur.
Manger, c’est dire quelque chose de soi
- Celui ou celle qui mange très sainement peut exprimer un besoin de contrôle, de pureté, de performance
- Celui qui grignote sans fin peut chercher à combler un vide ou apaiser une tension
- Celle qui mange vite peut fuir le silence, l’ennui, l’émotion
- Celui qui cuisine pour les autres, mais jamais pour lui-même, cherche peut-être à donner de l’amour… sans s’en accorder
Chaque choix a une racine psychique.
Quelques exemples révélateurs
➤ L’obsession du “manger propre” ou “clean”
→ Souvent lié à une peur de perdre le contrôle, d’être “envahi·e”, de se sentir impuissant·e
➤ Le refus total des légumes ou des textures complexes
→ Parfois en lien avec une hypersensibilité sensorielle ou un besoin de sécurité infantile
➤ Le besoin de manger seul·e, toujours à la même heure, de la même manière
→ Une quête de stabilité dans un monde intérieur chaotique
➤ Les excès alimentaires nocturnes
→ Une forme de compensation après une journée vécue dans le contrôle ou l’effacement de soi
Ce que ces choix expriment
- Une tentative de se définir : “je suis celui/celle qui mange de telle manière”
- Un message émotionnel : “je vais mal”, “je m’ennuie”, “j’ai besoin d’attention”
- Une stratégie de survie : la nourriture comme ancrage, comme échappatoire, comme lien
- Une mémoire : nos goûts sont marqués par nos souvenirs, notre culture, nos relations d’attachement
Et si on commençait à écouter différemment ?
→ “Pourquoi ai-je envie de ce plat aujourd’hui ?”
→ “Qu’est-ce que ce choix dit de mon état émotionnel ?”
→ “Suis-je dans le plaisir, la fuite, le rituel… ou un peu de tout à la fois ?”
Il ne s’agit pas de juger.
Mais de créer un espace de curiosité bienveillante.
Ce que permet cette écoute intérieure
- Mieux comprendre ses schémas
- Apaiser les compulsions en allant à la racine
- Sortir des automatismes
- Se reconnecter à soi, sans injonction ni rigidité
- Donner un sens à ses choix, et parfois… en changer
En conclusion
Nos choix alimentaires ne sont jamais anodins.
Ils sont le reflet vivant d’un paysage intérieur, parfois paisible, parfois agité.
Ils parlent de nos besoins, nos peurs, nos valeurs, notre histoire.
Manger, c’est aussi se raconter.
Et en apprenant à décoder cette langue, on découvre une voie vers soi, sincère, fine, pleine de sens.
Parce que la nourriture, au fond, nourrit bien plus que le corps.
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