Dans le cadre du suivi d’un enfant avec Trouble du Développement Intellectuel (TDI), on pense souvent d’abord aux spécialistes : pédiatres, neuropédiatres, pédopsychiatres, orthophonistes… Pourtant, le médecin généraliste occupe une place centrale, souvent en toile de fond, mais indispensable au bon déroulement du parcours de soins.
Il est le professionnel de santé le plus accessible pour de nombreuses familles, parfois le seul à suivre l’enfant en continu dans les zones où les structures spécialisées sont saturées.
Un rôle de proximité dans la durée
Le médecin généraliste est souvent le premier interlocuteur des parents lorsqu’une inquiétude apparaît sur le développement de l’enfant. Il connaît déjà la famille, son contexte, son histoire, ses antécédents médicaux et sociaux.
Ses missions auprès d’un enfant avec TDI incluent :
- Le repérage initial des écarts de développement (langage, motricité, interactions)
- La prescription des bilans initiaux : orthophonie, psychomotricité, psychologie
- L’orientation vers un CAMSP, CMPP, SESSAD ou spécialiste selon la situation
- Le remplissage du certificat médical MDPH
- Le suivi de santé général, souvent impacté par les troubles associés (sommeil, alimentation, douleurs, comorbidités)
- Le soutien et l’écoute des parents, parfois désorientés dans les démarches
Le lien avec les autres professionnels
Le médecin généraliste agit comme relais entre les différents acteurs du suivi. Il peut :
- transmettre les bilans aux spécialistes,
- participer aux échanges entre école, soins et famille (avec accord des parents),
- faciliter les démarches administratives (renouvellement d’ordonnances, dossiers scolaires, certificats…),
- alerter en cas de rupture de suivi ou d’évolution clinique préoccupante.
Il est également un interlocuteur précieux en cas d’urgence, de changement de situation familiale, ou de difficulté à joindre les autres membres de l’équipe de soins.
Un rôle renforcé dans les territoires sous-dotés
Dans les régions où l’offre spécialisée est rare ou surchargée, le médecin généraliste peut :
- assurer un suivi intermédiaire régulier, en lien avec les professionnels libéraux,
- orienter vers des structures alternatives (centres de télé-expertise, plateformes de coordination),
- aider les familles à prioriser les démarches médicales utiles selon le contexte et les besoins.
Son engagement permet d’éviter les ruptures de parcours, et de maintenir une présence médicale continue, même en l’absence immédiate de spécialistes.
La consultation : un moment d’ajustement
Lors d’une consultation de suivi, le généraliste peut :
- prendre le temps d’observer les interactions enfant-parent,
- évaluer le sommeil, l’alimentation, le comportement général,
- écouter les retours de l’école ou des autres intervenants,
- adapter les traitements si des troubles associés sont identifiés (épilepsie, anxiété, troubles digestifs…),
- rédiger les certificats nécessaires pour l’école, la MDPH ou les accompagnements spécialisés.
Il contribue aussi à préserver une vision globale de l’enfant, en évitant que les soins ne se morcellent dans une succession d’interventions techniques.
Les conditions d’un suivi efficace
Pour que le médecin généraliste remplisse pleinement ce rôle, il est nécessaire que :
- Les familles soient accompagnées dans la formulation de leurs demandes,
- Les échanges interprofessionnels soient facilités, dans le respect du secret médical,
- Des formations spécifiques soient proposées sur les troubles du neurodéveloppement,
- Le temps médical accordé aux enfants à besoins particuliers soit reconnu et valorisé.
Dans certains cas, le généraliste peut aussi orienter vers des consultations dédiées aux troubles du développement, ou travailler en binôme avec un pédiatre référent.
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